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La colère: une porte vers la vitalité

  • Feb 28, 2024
  • 5 min read

L’une des émotions les plus fréquemment refoulées dans le système nerveux est la colère.

Comme toutes les émotions, la colère est une énergie. Une énergie émotionnelle. ‘E-motion’ se comprend comme ‘Énergie en mouvement’. Par contre, la colère est une énergie qui est socialement inacceptable. Malgré le fait que la structure de la société soit malsaine et dysfonctionnelle, que les pressions financières et du monde du travail soient démesurées, qu’il y ait de la corruption dans toutes les sphères de la société, que tout le monde ait été victime d’abus et d’injustice, il est communément attendu que tout le monde accepte cela comme étant normal. On ne peut pas exprimer ce que l’on ressent vraiment sous peine d’être étiqueté comme une personne ‘négative’, n’ayant pas une attitude ‘positive’, et même parfois au risque de perdre son emploi ou de briser des relations.


Par contre, se refuser à soi-même le droit de ressentir pleinement nos vraies émotions revient à réprimer notre force vitale. Cela engendre de l’anxiété et de la dépression. Comme il n’est pas socialement acceptable d’exprimer de la colère ou de la rage, la plupart des gens la réprime inconsciemment. Cela est l’équivalent de retourner la colère contre soi-même. Avec le temps, la force vitale s’amenuise. Le corps fonctionne moins bien puisque le flot naturel d’énergie à l’intérieur du corps est bloqué : on ne laisse pas l’énergie circuler parce que socialement, on sait qu’on n’a pas le ‘droit’ d’être en colère. La colère internalisée peut se manifester de différentes manières : faire de l’exercice physique et de l’entraînement au point de se blesser, travailler jusqu’à l’épuisement et au burnout, avoir des explosions de rage dirigée contre d’autres personnes et avoir des regrets par la suite, etc.


En réalité, la colère est saine et naturelle : elle indique que nos frontières personnelles sont violées. La nature nous offre plusieurs exemples de mobilisation défensive saine : un chat va donner un coup de patte lorsqu’il veut qu’on le laisse tranquille. Un chien va grogner et montrer les dents. Un tigre va rugir.





Il faut donc trouver un juste milieu entre être vrai avec soi-même, et bâtir la force et la résilience pour naviguer une société qui s’attend à ce que nous soyons inauthentique pour préserver les apparences. 


Il est impossible de se mentir à soi-même de manière permanente. Même si l’on essaie de se convaincre de la normalité d’une situation, le corps nous informe toujours à propos de la réalité de notre expérience.


La colère a une composante physiologique. C’est-à-dire qu’elle existe dans le corps. C’est pourquoi les pratiques somatiques (qui se rapportent au corps) sont essentielles.

Le corps va se mettre sous tension lorsqu’il ressent une menace (mobilisation défensive du système nerveux sympathique). C’est une réponse saine et naturelle du système nerveux : l’énergie se mobilise pour se préparer à la l’attaque ou à la fuite.


Lorsque le corps ressent que ni l’attaque, ni la fuite ne sont des options réalistes et que le danger ou la menace sont des présences constantes, le système nerveux devient paralysé (immobilisation défensive du système nerveux parasympathique). C’est aussi une réponse biologique normale : face à un danger mortel, certains animaux vont feindre la mort, dans l’espoir que le prédateur passera son chemin.





Restaurer la santé, c’est restaurer le flot naturel de la force vitale dans le corps. C’est donc dire qu’il faut remettre en mouvement les énergies des émotions réprimées, incluant la colère. Cela signifie qu’il faut se donner la permission de la ressentir pleinement la colère, ainsi que toutes les autres émotions.

 

Comment faire sortir l’énergie de la colère du système nerveux

Faire sortir la colère du système nerveux nécessite de la ressentir physiquement de travailler avec le corps. Une approche somatique (qui implique le corps et les mouvements) est essentielle. Plusieurs personnes s’imaginent, à tort, qu’elles sont en contact avec leurs émotions alors qu’en réalité elles ont seulement intellectualisé leurs émotions. C’est parfois ce qui arrive en thérapie : on parle, mais sans être en contact avec les sensations physiques de ce que l’on ressent. Cette coupure entre le mental et l’expérience physique doit, et peut, être guérie. Mais il faut s’entraîner progressivement à restaurer le réseau de communication entre notre expérience physique et notre intellectualisation de notre expérience physique.


Il n’y a pas une seule bonne manière de faire sortir l’énergie de la colère du corps. Mais voici des pistes qui peuvent aider.


1)    Ralentir et Observer

Ralentir et observer. Il est fréquent qu’il y ait de la colère accumulée dans le corps et le système nerveux sans que nous soyons conscient d’être en colère. Tel que mentionné plus haut, la colère est souvent bloquée de manière inconsciente en raison de son statut socialement inacceptable. La première étape est donc de ralentir et d’observer ce que l’on ressent physiquement et émotionnellement :

  • Tenez-vous debout, les pieds de la largeur des hanches, les bras le long du corps.

  • Tournez votre attention vers l’intérieur :

    • Y a-t-il beaucoup de tension dans le corps? (Signe que le corps est en mode défensif)

    • À l’inverse, a-t-on l’impression que le corps s’effondre? Manque de vitalité et de tonus? (Signe que les menaces et/ou pressions environnantes ont été présentes pendant une si longue période de temps que le corps et le mental ont abandonné et se sont mis en immobilisation défensive)

 

2)    Mobiliser et faire circuler l’énergie

Lorsque vous vous sentez en colère, ne restez pas dans votre mental (en créant un scénario sans fin).

Votre colère est valide et importante : elle indique souvent que vos frontières personnelles sont violées. Mais ne la gardez pas à l’intérieur de vous, car elle va empoisonner votre système. Ne la dirigez pas non plus vers d’autres personnes (à moins que vous soyez en danger, alors oui, utilisez toute votre force vitale pour vous protéger). S’il s’agit plutôt d’une colère réprimée, due à des événements passés, il est préférable de le faire sortir du système nerveux. Cela vous permettra, avec le temps, d’avoir l’esprit plus clair, et d’avoir davantage d’idées créatives réalistes pour améliorer votre vie et votre situation en général.


Pour la faire sortir du système nerveux

  • Tournez votre attention vers le corps.

  • Observez les sensations physiques que vous ressentez au moment ou vous êtes en colère. Restez en contact avec ces sensations.

  • Laissez cette énergie circuler dans le corps et imaginez que cette énergie se mobilise et se dirige dans vos bras et vos mains.

  • Prenez un petit traversin (ou une ‘TheraBand FlexBar’) et tordez-le de toutes vos forces en imaginant toute la rage sortir de vos bras et de vos mains pour tordre le traversin. Restez en contact avec comment vous vous sentez physiquement.

  • Après quelques secondes ou minutes, vous vous sentirez fatigué physiquement et plus calme : cela est une indication que l’énergie, en totalité ou en partie, a quitté votre corps.

  • Prenez quelques minutes pour vous recentrer. Laisser la respiration reprendre un rythme normal et continuez d’observer les sensations physiques.

  • Donnez-vous un temps de pause et prenez quelques respirations profondes d’intégration avant de reprendre vos activités.

 

 

 
 
 

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